DISCRIMINATIONS : UNE FORME DE VIOLENCE SEXISTE QUI S’INVITE AU TRAVAIL.
Chaque 25 novembre, la Journée Mondiale de Lutte contre les Violences Sexistes et Sexuelles faites aux Femmes rappelle une vérité difficile : trop de femmes subissent encore des violences en raison de leur genre.
En France, les statistiques sont parlantes :
Les femmes représentent une très large majorité des personnes victimes de violence : 55% des victimes de violences physiques, et 85% des victimes de violences sexuelles (Ministère de l’Intérieur, 2023).
Les violences faites aux femmes s’étendent au milieu professionnel
Sur le marché du travail, on observe de nombreuses inégalités entre les femmes et les hommes :
L’écart de rémunération peut grimper jusqu’à 22%. Les femmes sont plus nombreuses à occuper des emplois à temps partiel (plus de 25%, contre moins de 10 % des hommes). Elles connaissent moins de possibilités d’évolution et moins d’1/3 des postes de cadres dirigeants sont occupés par des femmes, … (sources : Observatoire des inégalités 2023, Insee 2025)
Une partie de ces inégalités est “expliquée” par des rôles sociétaux genrés : par exemple, les femmes prennent en charge la majeure partie du travail domestique non rémunéré comme les tâches ménagères ou le soin aux enfants (elles sont d’ailleurs plus nombreuses à être à la tête de familles monoparentales), au détriment de leur activité professionnelle rémunérée.
Mais derrière ces inégalités se cachent souvent des mécanismes discriminatoires.
Les inégalités traduisent des écarts de situation mesurables : salaire, accès à l’emploi, évolution de carrière.
En revanche, lorsqu’une une candidate est écartée parce qu’elle est en âge d’être enceinte ou qu’elle est perçue comme “moins disponible” parce qu’elle a des enfants, on bascule de l’inégalité vers la discrimination.
Ces discriminations ne sont pas anodines : elles traduisent des choix (parfois inconscients) qui entretiennent les inégalités, et participent à un climat de violences presque invisibles qui minent la confiance des femmes et freinent leurs carrières.
Les femmes en emploi sont 11,3 % à déclarer avoir été victimes de traitements inégalitaires ou de discriminations dans leur emploi actuel, contre 7 % des hommes (Insee, 2021).
Et parmi les personnes déclarant avoir été victimes de ces traitements inégalitaires, 30 % des femmes estiment que le motif principal est leur sexe, contre seulement 2 % des hommes.
Au total, le motif sexiste est la première source de discrimination au travail, cité par 19 % des personnes en emploi.
L’atelier Coup de Pouce « au féminin » : un format d’accompagnement dédié
C’est précisément au croisement des discriminations faites aux femmes dans le milieu professionnel que La Cravate Solidaire Bordeaux intervient avec l’Atelier Coup de Pouce “au féminin”.
Ce parcours complet, pensé spécifiquement pour les femmes, combine bien-être, estime de soi et techniques de recrutement.
- Il s’adresse uniquement à des femmes, ce qui crée un cadre de confiance et de partage adapté.
- Le contenu est enrichi :
Les candidates sont invitées à passer une journée complète à La Cravate, afin de participer à un atelier collectif de socio-esthétique de 3 heures le matin.
L’après-midi est ensuite consacrée aux modules traditionnels de l’Atelier Coup de Pouce : coaching en image, simulation d’entretien RH et shooting photo.
Au terme de la journée, la revalorisation de soi des candidates est d’autant plus visible.
Découvrez le témoignage de Nathalie, qui a participé à un atelier Coup de Pouce au féminin à Bordeaux Lac au début du mois :
“C'est géant en une journée comment ça rebooste. L’atelier m'a permis de me sentir de nouveau belle. Une délicieuse journée emplie de conseils, de petites choses, d'attention, ça fait un bien fou !”
L’atelier Coup de Pouce au féminin a pour but d’aider nos candidates à s’approprier leur parcours, reprendre confiance en elles, pour oser présenter leurs candidatures, et aborder l’entretien plus sereinement, en ayant connaissance des questions “interdites” auxquelles elles peuvent faire face.
Et du côté des bénévoles-coachs ?
Tout au long de leur engagement bénévole à nos côtés, nous proposons aux coachs des sessions de sensibilisation à la non-discrimination et des formations dédiées à nos différents types de publics.
C’est un apport de connaissances important pour “être un·e bénévole au top et le rester” car le cumul de discriminations renforce les barrières à l’emploi.
Parmi les 26 critères de discriminations définis par la loi, certains concernent spécifiquement les femmes comme le sexe ou la grossesse (bien qu’un homme trans puisse être enceint).
A cela s’ajoutent d’autres critères qui les touchent plus durement que leurs homologues masculins : c’est le cas de la situation de famille (on demande rarement à un homme qui gardera les enfants lorsqu’il est au travail), de l’âge (souvent perçu comme un indicateur de potentiel “congé maternité”), de la croyance religieuse (le port du voile, souvent jugé incompatible avec l’entreprise, concerne les femmes), ou encore de l’apparence physique (le corps des femmes est davantage jugé que celui des hommes).
Ainsi sensibilisé·es aux mécanismes des violences sexistes et sexuelles (harcèlement, stéréotypes, discrimination, etc.), les bénévoles de La Cravate Solidaire Bordeaux accordent une attention particulière à ces sujets lors du coaching des candidates. Non pas pour les chouchouter, mais pour les armer en entretien !
Conclusion
Le 25 novembre ne doit pas être une date symbolique seulement ; il doit rappeler que chaque jour, dans nos entreprises, lors de nos entretiens, des violences sexistes s’exercent sous la forme de discriminations “ordinaires”.
Grâce aux Ateliers Coup de Pouce au Féminin, La Cravate Solidaire Bordeaux agit concrètement pour que les femmes qui y font face soient bien informées, se sentent légitimes et préparées à répondre aux questions des recruteurs, et (re)prennent confiance en elles.
Merci aux bénévoles, partenaires et entreprises engagés à nos côtés dans la lutte contre les discriminations.