JOURNÉE MONDIALE SANS ACHAT : BIEN PLUS QU'UNE RÉACTION AU BLACK FRIDAY
Black Friday, Cyber Monday : une frénésie commerciale planétaire
Le Black Friday, c’est ce fameux “vendredi noir” qui suit Thanksgiving aux États-Unis, et qui, de simple tradition américaine des années 1960, est devenu un gigantesque levier marketing global. Petit à petit, l’événement s’est imposé dans le monde entier.
Dans la continuité du Black Friday, le Cyber Monday a été créé en 2005 aux USA afin de stimuler spécifiquement les achats en ligne.
La période de promotions s’étend désormais sur plusieurs jours, parfois même sur une semaine complète, venant ainsi renforcer et prolonger cette dynamique de consommation saisonnière.
Chaque édition suscite un engouement énorme :
Selon le cabinet d’audit et de consulting PWC, 80% des Français·es envisagent d’effectuer des achats (2024) pour un budget moyen entre 230€ et 265€. Plus d’un tiers des achats de Noël sont anticipés à cette période, identifiée comme un moment clé de la consommation avant les fêtes.
Pour les marques, c’est un moyen très rentable d’écouler du stock, mais pour les consommateurs, cela peut déclencher un comportement d’achat compulsif… Au prix d’un impact environnemental et social loin d’être neutre.
Point encourageant tout de même : 36% des Français·es ont l’intention de n’acheter que ce dont ils estiment avoir besoin, et 35% souhaitent éviter les achats d’impulsion (PWC).
La Journée mondiale sans achat : une réponse consciente et engagée
Face à cette course à la consommation, la Journée mondiale sans achat (ou Buy Nothing Day) a été lancée dès 1992 par le canadien Ted Dave, puis s’est popularisée comme un acte de protestation contre le consumérisme, et s’inscrit même dans démarche plus large de “sobriété volontaire”.
L’idée ? Passer 24 heures sans acheter rien du tout, pour dénoncer :
- le gaspillage
- la surproduction
- l’exploitation des ressources naturelles
- l’exploitation des êtres humains.
Cette journée se tient traditionnellement le même jour ou au lendemain du Black Friday, comme un miroir critique : là où les enseignes célèbrent les soldes, les citoyen·nes sont invités à ralentir.
Ce geste symbolique, qui peut paraître modeste, agit pourtant comme un puissant signal : et si, collectivement, on redéfinissait notre rapport à la consommation et aux biens matériels ?
APPEL À L’ACTION
En cette Journée mondiale sans achat, rejoignez-nous !
Le samedi 29 novembre, La Cravate Solidaire Bordeaux vous propose de vous abstenir de tout achat pendant 24 heures.
Au contraire, nous vous encourageons à soutenir notre action autour de la revalorisation textile :
- Réparez un vêtement
- Donnez-nous les tenues professionnelles que vous ne portez plus
- Inscrivez-vous à un de nos ateliers tri (en contactant Catherine au 06 07 30 75 81)… car plus on est de fou, plus on (t)rie !
- Et bien sûr, partagez l’information autour de vous !
Le recyclage du textile : une solution qui reste limitée
Le taux de recyclage des vêtements est très faible : moins de la moitié des textiles usagés sont collectés pour réutilisation (Parlement Européen).
En parallèle, l’ADEME, Agence de la transition écologique, alertait cet été sur les difficultés liées au recyclage du textile et des chaussures.
L’agence explique qu’il est possible de recycler certaines semelles de chaussure, mais qu’il faut d’abord les démanteler pour les séparer de leur tige. Pour les vêtements, la superposition de matières (comme pour les poches par exemple) entraîne un lourd travail d’identification et de désassemblage de chaque matériaux afin de les diriger vers les voies de recyclage adéquates.
L’engagement de La Cravate Solidaire dans l’économie circulaire
Face à cette réalité, notre mission devient d’autant plus cruciale.
Notre mission a en effet un double impact : chaque vêtement ou chaussures collectés devient un moyen d’insertion tout en évitant de polluer !
Pour cela, chaque pièce passe par l’étape du tri.
Nous évaluons sa qualité et sa durabilité afin de la réorienter au mieux selon son potentiel.
1. Les tenues professionnelles, en excellent état (pas de trou, pas de tâche, …) et encore au goût du jour sont données aux candidat·es des ateliers Coup de Pouce, afin qu’ils et elles puissent présenter à leurs futurs entretiens d’embauche.
2. Les autres pièces sont redirigées vers des structures partenaires.
- Les pièces les plus chaudes (manteaux, écharpes, gants) et pratiques (sac à dos, …) reviennent aux maraudes
- Les pièces très habillées et originales sont proposées à la SIAE Fringuettes pour être revendues à prix doux.
- etc…
3. Enfin, les pièces en mauvais état (tachées, trouées, déchirées, …) sont transformées en isolant par exemple.
En 2024, La Cravate Solidaire Bordeaux a reçu 7,4 tonnes de vêtements, chaussures, et accessoires.
Selon Refashion, dans une étude publiée en collaboration avec le cabinet de conseil Deloitte, la collecte d’1kg de vêtements et de linge de maison permet d’éviter 2,4 kg d’équivalent CO₂. Dans une moindre mesure, la collecte de chaussures permet d’éviter 0,50 kg d’équivalent CO₂. Cette étude estime donc que chaque kilogramme collecté (vêtements et chaussures confondus) permet d’éviter en moyenne 2,1 kg d’équivalent CO₂.
On peut ainsi évaluer que l’action de La Cravate Solidaire Bordeaux permet d’éviter environ 15,5 tonnes d’équivalent CO₂ grâce à ce calcul simple : 7 400 kg x 2,1 kg éq. CO₂.
Ce chiffre est légèrement surestimé puisque l’association ne récupère que très peu de linge de maison, mais il permet tout de même d'illustrer qu’il n’y a pas de “petits gestes” quand nous sommes des milliards à les faire !